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« On est parqués dans les ZEP » (un jeune rappeur)

10 avril 2006

Extrait de «  L’Humanité » du 08.04.06 : « Deux mondes, deux France »

Par Reda, vingt-cinq ans, rappeur du groupe FBI.
« Je soutiens le mouvement car dans une économie comme la France, le CPE n’a pas lieu d’être. L’économie n’est pas florissante, alors à chaque économie ses contrats. Les jeunes sont en révolte contre une loi qu’on veut leur imposer, qui ne convient pas à leur devenir, qui va leur apporter de la précarité. C’est une révolte contre cette dictature qui impose une loi de la même manière que celle sur les bienfaits de la colonisation. Mais si les leaders sont politiques, tous les jeunes ne le sont pas. Ce sont des lois qui agressent le peuple. On ne sait plus ce que c’est que la politique. On balance des lois qui ont un impact sur la vie des jeunes, mais qui ne peuvent pas résoudre la crise. Quand le choix est entre la droite et l’extrême droite, il n’y a plus de politique. Chaque loi a provoqué des soulèvements mais l’État veut persister, et signer, et garder ces lois, il n’y a plus de démocratie, et donc plus de politique.

Personne ne se retrouve dans aucun des partis. Les jeunes font des études, essaient de vivre, de travailler, on les traite de casseurs de banlieues. Ça fait longtemps que la gauche on ne la voit plus. Moi je n’ai vu que la droite au pouvoir. Il faut des lois qui servent à sortir les jeunes de leur désarroi. Je suis de banlieue, issu de l’immigration, j’ai été jusqu’en licence de génie électronique en informatique industrielle, je suis artiste rappeur, mais on ne nous laisse pas trouver un emploi, un logement. C’est la discrimination. On est parqués dans les ZEP, dans les zones. Il y a un fossé, deux mondes, deux France. On doit supprimer cette frontière : la banlieue est loin, très loin de la France

(...)

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