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Inégalités sociales et petite enfance (Colloque de l’Observatoire de la petite enfance)

22 juin 2006

Extrait de « L’Expresso » du 22.06.06 : Colloque de l’Observatoire de la petite enfance

"Est-ce que ce qu’on va dire aujourd’hui va remonter aux politiques ?". A travers cette question naïve de la salle, s’exprime la volonté d’agir des deux cents participants, majoritairement issus du terrain, au colloque organisé par l’Observatoire de la petite enfance, sur la thématique des politiques éducatives en direction de la petite enfance.

D’entrée, l’objectif affiché par Nicole Geneix, organisatrice, est clair : " arriver à participer, modestement, à la création d’un espace qui permette un croisement d’expérience entre les différents professionnels de la petite enfance : éducation nationale, directrices de crèches, auxiliaires de puéricultrice, psychologues, collectivités territoriales"...

Le Café rend compte des interventions sur le statut de l’enfant d’hier à aujourd’hui, le rôle de l’école maternelle, les politiques publiques

Un extrait

Eric Maurin : le contexte social : "Il y a de très fortes inégalités entre enfants"

Il y a de très fortes inégalités entre enfants : entre les 20% les plus riches et les 20% les plus pauvres, les écarts sont de 1 à 4. Les inégalités de logements sont difficiles à mesurer précisément, mais on sait que 20% des adolescents grandissent dans des appartements surpeuplés (plus de 1 personne par pièce). S’ y ajoutent des inégalités de contexte de socialisation : si je suis enfant de chômeur, je côtoie dans mon quartier 4 fois plus d’enfants de chômeurs, que je vais également retrouver dans l’école de mon quartier.

Il faut donc lutter contre l’idée d’une société qui aurait éradiqué ses problèmes de pauvreté. Les bilans de santé de GS montrent combien ces écarts sont forts : entre les 50% les moins pauvres et les 50% les plus pauvres, plus de 20 points d’écart sur les indicateurs de retard scolaire ! Même le développement physique (taille, caries, surpoids) est très massif. Si ces chiffres ne font pas débat, tous les observateurs ne sont en revanche pas d’accord sur la relation de cause à effet entre pauvreté et difficulté scolaire. Certains doutent que des politiques de redistribution sociale puissent réduire les écarts de résultats scolaires. Il est évidemment difficile de savoir ce qui se passerait mécaniquement si on attribuait des logements plus grands aux familles pauvres : les familles qui réussissent ne sont pas les mêmes que celles qui échouent dans leur insertion sociale.

Mais je suis optimiste sur l’effet des politiques publiques : contrairement à l’idée reçue, la démocratisation du système scolaire est une politique efficace. Quand on regarde précisément qui (et quand) a été exposé à l’expansion scolaire, et qu’on compare les carrières salariales, on voit que ces familles vont mieux que celles qui n’en ont pas bénéficié. Certes, on pourrait sans doute mieux faire, mais cela demanderait d’investir des moyens financiers et humains qui ne sont pas d’actualité.

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Le compte rendu complet de L’Expresso où se trouvent de passionnantes interventions de Mireille Brigaudiot, Viviane Bouysse, Anne-Marie Chartier, Agnès Florin, etc.

Le compte rendu rédigé par Patrick Picard (Café pédagogique

Colloque organisé par l’Observatoire de la petite enfance :

Lancé en 1996 par le Président de la Fédération générale des Pupilles de l’Enseignement public, l’Observatoire de l’enfance en France a été créé sous sa forme actuelle, à l’initiative conjointe des Présidents de la Fédération générale des PEP et de la Mutuelle générale de l’Education nationale. Cet Observatoire reçoit également l’appui de la CAMIF, de la CASDEN et de l’UMAE.

Il constitue aujourd’hui un groupement d’intérêt économique (GIE) doté d’un conseil d’administration et d’un conseil scientifique. Ce mode d’organisation, à la fois souple et transparent, mettant en place les modes de contrôle administratif et financier indispensables, permet à la fois de définir une politique scientifique générale, tout en laissant aux membres de l’Observatoire et à son directeur l’autonomie que nécessite la conduite de travaux de recherche et de valorisation de la recherche de qualité.

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