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Au lycée Alfred-Nobel de Clichy-sous-Bois et au lycée Hoche de Versailles

5 septembre 2006

Extrait du site « VousNousIls », le 05.09.06 : La discrimination positive à la mode pour la rentrée 2006

La promotion de la discrimination positive et de l’ouverture des "voies d’excellence" aux élèves défavorisés ont été au coeur de la rentrée lundi, avec l’apparition de 4 lycées expérimentaux en banlieue et la possibilité donnée, pour la première fois, à de bons élèves de ZEP de déroger à la carte scolaire.

Cet accent mis sur "l’égalité des chances" a été symbolisé lundi matin par deux visites parallèles du ministre Gilles de Robien d’une part et du président PS de la région Ile-de-France Jean-Paul Huchon d’autre part.
Le premier s’est rendu au très prestigieux lycée Hoche de Versailles (2.380 élèves dont 700 en classes préparatoires) qui accueille cette année deux élèves de seconde issus du collège ZEP André Chénier de Mantes-la-Jolie (Yvelines) ayant profité de la toute nouvelle possibilité de déroger à la carte scolaire après une mention très bien au brevet pour intégrer ce lycée d’élite.

Le second a rencontré les élèves et l’équipe pédagogique du lycée Alfred-Nobel de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), choisi par un collectif d’acteurs de terrain, mené par le directeur de Sciences-Po Richard Descoings, pour mener des élèves vers les voies d’excellence, autrement dit les classes préparatoires, grâce à un renforcement du suivi et un élargissement des techniques pédagogiques.

"Dans une ville comme Clichy-sous-Bois qui a connu les émeutes l’hiver dernier, il est important de donner une priorité à l’Education", a assuré M. Huchon.

"Avec ce nouveau dispositif, on a plus d’ambition pour réussir, à Clichy-sous-Bois, on est trop souvent catalogué alors que là, on va montrer qu’on est capable d’obtenir de bons résultats", a expliqué Sonia, 15 ans.

Comme 59 autres élèves de seconde générale et de première année de BEP, elle va profiter, deux demi-journées par semaine, de travaux en groupe sur des thèmes d’actualité, d’un suivi individualisé par des tuteurs extérieurs ou encore d’un travail approfondi sur le projet personnel et l’orientation.

Les futures élites de la République "on les rencontre dans les quartiers, c’est ce que je voulais souligner aujourd’hui", a assuré de son côté Gilles de Robien devant les élèves de seconde du lycée Hoche, avant de poser avec les deux élèves dérogateurs, Khalid et Fahd, devant les photographes.

Il a précisé que sa volonté de laisser choisir librement leur lycée aux très bons élèves des 249 collèges les plus difficiles classés "ambition réussite" avait attiré cette année 12% des collégiens éligibles, soit 27 sur 244 mentions très bien au brevet. "Exit la carte scolaire pour eux !", s’est-il exclamé.

En réponse à un enseignant membre du conseil d’administration du prestigieux établissement - CA qui a voté contre l’accueil de ces très bons éléments pour ne pas priver les lycées défavorisés des meilleurs élèves -, le ministre a défendu la situation individuelle de ces adolescents.

"Dire qu’il faut laisser de bons élèves dans des établissements moins bien pour ne pas « déshabiller » ces établissements, c’est très réducteur, très castrateur", a-t-il analysé. "Le débat (sur la carte scolaire) a été ouvert en ouvrant une petite porte et non avec une généralisation, des flux", a-t-il conclu.
Impressionnés par l’agitation inédite de ce jour de rentrée, Khalid et Fahd ont raconté avoir été encouragés par un de leurs professeurs et se sont dits "prêts à travailler". "Ca va m’apporter un bon dossier pour faire de bonnes études, avoir de bons diplômes", a murmuré Fahd.

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