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La « prime ZEP » donnée comme exemple par un responsable du MEN dans le débat sur le salaire des enseignants

8 février 2007

Extraits du « Monde » du 08.02.07 : Le pouvoir d’achat des enseignants est en passe de devenir un thème électoral

Avant la journée d’action des syndicats de la fonction publique, jeudi 8 février, où une forte participation des enseignants est attendue, la question de leur pouvoir d’achat revient au premier plan. La publication d’une étude réalisée par trois économistes concluant à une baisse de 20 %, de 1981 à 2004, du pouvoir d’achat des professeurs certifiés du secondaire (Le Monde du 20 janvier) y est pour quelque chose

"Je sais combien leur pouvoir d’achat et leurs conditions de travail se sont dégradés (...), je m’engage à revaloriser leur carrière si dévalorisée depuis un quart de siècle", a dit Nicolas Sarkozy, le 2 février. Le ministre de l’éducation nationale, Gilles de Robien avait, lui, déclaré : "J’aimerais bien étudier ce fameux rapport de plus près."

Daniel Vitry, directeur au ministère de l’éducation de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), conteste, dans un texte communiqué au Monde, à la fois la méthode utilisée et la validité scientifique de l’étude. Ses résultats, en "euros constants", indiquaient les chercheurs, ont été obtenus en reconstituant les grilles indiciaires, mais indépendamment des évolutions individuelles de carrière et sans tenir compte des primes, jugées d’un impact "mineur".
Or, selon M. Vitry, en reconstruisant en euros 2004 les grilles indiciaires des fonctionnaires, les auteurs "ne s’intéressent pas à des enseignants tels qu’ils existent" mais à des "êtres virtuels", sans tenir compte de leur déroulement réel de carrière.

A ce sujet, il estime que "les oublis sont nombreux". L’étude "ne s’intéresse qu’à la classe normale (le mode normal de passage d’échelon en échelon), oubliant de ce fait que, par exemple, 60 % des certifiés et des agrégés accèdent à une hors-classe qui leur assure, en fin de carrière, une rémunération indiciaire de 20 % de plus au minimum".

En outre, souligne M. Vitry, "depuis quinze ans, il existe un dispositif indemnitaire substantiel, avec la création de l’indemnité de suivi et d’orientation des élèves pour les enseignants du second degré ou de l’indemnité de sujétion spéciale en faveur des enseignants du premier et du second degré exerçant en ZEP, par exemple".

Selon lui, avant de conclure à une perte de pouvoir d’achat, "l’étude aurait dû utiliser une tout autre méthode, celle des cohortes, ou au moins prendre en compte les fiches de paye effectives. Ainsi, elle aurait suivi des enseignants réels tout au long de leur carrière et de leur retraite, en les comparant aux autres carrières de la fonction publique". Par ailleurs, selon M. Vitry, il ne s’agit que d’un "article" publié sur le site Internet de l’université Paris-I, et non dans "une revue scientifique à comité de lecture".

De leur côté, les syndicats d’enseignants ont réagi diversement à cette publication. Le Snalc (organisation se déclarant apolitique) s’en est emparé pour appuyer sa thèse d’une "paupérisation" des professeurs. Les autres organisations ont remarqué qu’elle ne semblait pas enregistrer la "revalorisation" importante obtenue en 1989.
Tout en jugeant "inquiétante" la baisse du pouvoir d’achat, le SNES, organisation majoritaire dans le secondaire, a contesté que les syndicats se soient, selon les termes de l’étude, "montrés historiquement incapables de protéger les droits acquis de leurs mandants en matière salariale".

Luc Cédelle

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