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Le journal du SGEN-CFDT revient sur la circulaire organisant l’accompagnement éducatif

24 octobre 2007

Extrait de « Profession éducation » n°168 : Accompagnement éducatif : une circulaire de plus !

Un accompagnement de deux heures, hors temps scolaire, tout au long de l’année pour les collèges de l’éducation prioritaire, cette mesure annoncée cet été devrait s’étendre à tous les collèges en 2008. Que faut-il en penser ?

La circulaire du 13 juillet 2007, au BO n° 29 du 19 juillet, vise à répondre à la promesse de campagne du Président de la République concernant les « orphelins de 16 heures ». C’est un ajout à la circulaire de rentrée signée par Gilles de Robien en janvier (BO n° 3).

Par ce texte, Xavier Darcos demande aux collèges de l’éducation prioritaire, notamment ceux des réseaux ambition réussite, la mise en place d’un accompagnement éducatif de deux heures, hors temps scolaire, tout au long de l’année. Cette mesure a vocation à s’étendre à l’ensemble des collèges à la rentrée 2008 puis à l’ensemble des écoles, collèges et lycées à l’horizon 2011. Au titre de cet accompagnement sont citées l’aide aux devoirs et aux leçons mais aussi la pratique sportive et la pratique artistique et culturelle.

On pourrait se réjouir de cette attention à une vraie demande sociale mais on ne peut que s’interroger sur la cohérence de la politique conduite et ses finalités. En effet, les réseaux ambition réussite, mesure phare de Gilles de Robien, avaient pour mission de bâtir un projet éducatif qui mette en place un tel accompagnement (BO n°14 du 6 avril 2006).

Une mesure d’affichage...

Est-il raisonnable, d’autre part, de croire qu’une équipe de direction, sollicitée à la mi-juillet, puisse mettre en place pendant les vacances ce qui nécessite concertation, partenariats et adhésion des équipes ? Le ministre ne peut pas ignorer non plus l’existence des associations complémentaires de l’école et les mesures de suppression des postes MAD (enseignants mis à disposition) prises par Gilles de Robien qui les ont directement affectées.

Au lieu de venir en appui aux dispositifs décidés par les équipes et déjà mis en place, le texte use de curieuses nuances : « Le temps d’aide aux devoirs pour les 6e prendra la forme d’études dirigées assurées si possible par un enseignant ». Pour la pratique artistique et culturelle, les actions « s’inscriront nécessairement dans le cadre des partenariats culturels locaux qui sont à poursuivre et à approfondir », mais le texte ne dit ni sur quel temps ni avec quels moyens. Il faut rechercher « toutes les solutions permettant l’accès au centre de documentation et d’information pendant les créneaux horaires de l’accompagnement » ; or le ministre n’envisage pas de créer les postes de documentation dont la nécessité trouve pourtant là une illustration.

L’aide aux devoirs et aux leçons « pourra être assurée par des enseignants volontaires avec le renfort, si nécessaire, des assistants pédagogiques ou des assistants d’éducation » : les établissements hors des réseaux ambition réussite ont vu leur dotation en personnel vie scolaire réduite, les effectifs des classes sont alourdis par les suppressions de postes et des heures supplémentaires sont déjà imposées.

... en heures supplémentaires

Le « travailler plus pour gagner plus » a ses limites. C’est pourtant en heures supplémentaires effectives que le ministre entend financer ces mesures, en HSE. Si la réussite des élèves passe bien par un accompagnement et des partenariats, elle ne peut passer par un alourdissement de la charge de travail des enseignants.

Le texte pointe un besoin réel mais ne donne ni les moyens d’y répondre ni la preuve que tel était son but : on notera qu’il se limite aux « élèves volontaires », faisant l’impasse sur les élèves qui souffrent de la forme scolaire actuelle au point de la rejeter.

Anne-Marie Martin

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