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Inquiétudes sur l’appellation « zones rouges » proposée par Fadela Amara

9 novembre 2007

Extrait du site « ProChoixNews », le 09.11.07 : Fadela Amara annonce la classification de quartiers populaires en "zone rouge" !

C’est par la voix de Fadela Amara, hier au 20h de France 2, que le gouvernement a fait connaître ses premiers projets en matière d’aménagement de la ville.

Tout en prônant une "culture du résultat" (sic) concernant les politiques de la ville (comment évalue-t-on des politiques sociales ? En mesurant le taux de délinquance ?), Fadela Amara a jugé qu’il y avait "trop de sigles" pour parler des quartiers et a donc proposé de remplacer le découpage des quartiers populaires en "ZUP" (Zones à urbaniser en priorité) ou ZES (Zone d’Education prioritaire) par une classification sous forme de "couleurs" : "rouge" pour les quartiers "très sensibles", orange pour les quartiers sensibles et jaune pour les quartiers un peu sensibles.

Ce passage de sigles déjà jugés stigmatisants - pourtant pensés sous la gauche pour "positiver" l’action en faveur des quartiers - à des sigles sécuritaires, classant les quartiers en fonction de leur degré de risque pour la sécurité (sensible), est gravissime. On imagine le poids de la stigmatisation qui pèsera sur les épaules de ceux qui vont aller demain chercher du travail en disant venir d’une zone "rouge". Sans parler de l’impact psychologique ni de l’effet désastreux sur l’immobilier.

Cette seule mesure, si elle est appliquée, va ruiner des années de pédagogie et rendre impossible toute valorisation - déjà difficile ! - des quartiers populaires. À travers cette annonce, toutes les craintes de ceux qui mettaient en garde Fadela Amara contre sa présence alibi au service d’une politique dessinée par Nicolas Sarkozy et Christine Boutin sur le dos des quartiers populaires se trouvent - hélas- confirmées.

Caroline Fourest

jeudi 8 novembre 2007

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1 Message

  • J’aurai tendance à penser le contraire ; à voir "le verre à moitié plein". Si justement l’élève est dans "une zone rouge", et que nous analysions sa progression. Il faudra alors bien faire rendre compte de sa capacité à se sortir des difficultés de son milieu, de sa "force".

    Disons que l’un dans l’autre être appelé ZEP ou zone rouge, zone sensible c’est du pareil au même ; ça va pas quoi ! Pourquoi jeter un voile pudique ? Reste à souligner le mérite, des enseignants d’une part qui feront preuve d’inventivité, de liaisons, d’exigences ; aussi et surtout des élèves qui malgré le milieu défavorisé (pas de bureau, soutien et suivi parental difficile) feront des progrès.

    Il faut faire voir que cette progression est formidable parce qu’elle est dure, douloureuse, et demande une réelle volonté.

    Tout le travail reste ici dans une médiatisation ; car tout passe désormais par la médiatisation.. "Génial il (ou elle !) vient d’une ZEP ! Tu as vu ses notes ? C’est un sérieux, on pourra compter sur lui.."

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