Des ordinateurs portables dans le collège REP Racine de Saint-Brieuc

20 janvier 2005

Extrait de « Ouest-France » du 20.01.05 : au collège, l’ordinateur est sur la table depuis deux ans, dans un établissement de Saint-Brieuc.

Depuis deux ans, on utilise chaque jour des ordinateurs portables au collège Racine de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Cet outil suscite une véritable motivation chez les élèves. Et permet aux professeurs de dispenser des cours enrichis, de manière attractive.

Au collège Racine de Saint-Brieuc, une majorité de professeurs a remplacé le traditionnel : « Prenez votre livre, page tant », par un : « Allez chercher votre portable. » Les élèves se dirigent vers une armoire où sont entreposés les ordinateurs, sous tension. Puis ils se connectent au site du collège sur lequel les enseignants ont déposé leurs cours.

Aujourd’hui, François Hervé, professeur d’histoire, aborde les crues du Nil avec une classe de sixième. Ces jeunes n’ayant que trois mois de pratique, le professeur est parfois sollicité pour de petits problèmes techniques. D’un coup d’oeil rapide, il contrôle du fond de la classe ou de son propre ordinateur ce qu’affichent les écrans. Après avoir donné explications et recommandations à partir d’un grand tableau numérique, le professeur invite les élèves à travailler individuellement.

Une plus grande motivation

« Chaque ordinateur est raccordé à Internet par le système wifi [connexion sans fil]. Il peut arriver que la connexion soit interrompue, reconnaît François Hervé. Dans ce cas, l’élève relance le programme ou suit avec son voisin. » L’enseignant peut aussi parer à un problème de connexion en mettant son cours sur disque dur.

À l’aide de graphiques et d’animations, les élèves comprennent facilement les notions de crue et de décrue, ainsi que le dépôt des limons sur les rives du Nil. Ceux qui ont fini l’exercice avant les autres peuvent passer à autre chose : la visite virtuelle d’une exposition, un contrôle de connaissances, une recherche sur Internet. La correction se fait en commun et le professeur fait en sorte que les élèves laissent une trace écrite sur leur cahier de cours.

Les collégiens sont tellement passionnés par cette façon de travailler qu’il n’y a plus grand place pour le bavardage et la rêverie. « L’utilisation des ordinateurs leur donne une plus grande motivation, constate le professeur d’histoire. Cela ne résoud pas pour autant les problèmes de lecture et d’écriture ! »

Les collégiens semblent ravis de travailler sur ordinateur. « On apprend plus de choses que dans les livres », estime Lucie. « Ce n’est pas qu’on apprend mieux, mais on peut faire davantage de choses », ajoute Maxime qui reconnaît aussi que « c’est plus motivant de faire des exercices sur l’ordinateur. »

Dans ce collège briochin - un des cinq dotés de portables par le conseil général des Côtes-d’Armor - « il n’y a plus de profs à l’écart de l’informatique et une quinzaine l’utilise au quotidien », mesure Philippe Colas, professeur de technologie. Même si les enseignants déplorent un manque de formation, ils constatent que « l’informatique a favorisé le travail collectif ». Dans ce collège situé en ZEP (zone d’éducation prioritaire), elle a aussi évité de laisser sur la touche des jeunes qui n’ont pas d’ordinateur à la maison.

Jean-Jacques Rebours.

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