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Extrait du "Figaro" du 02.06.05 : les profs soulagés, les parents rassurés
« Le plus dur est passé », selon les enseignants et les familles désorientées par le radicalisme de leurs filles
On leur avait promis la guerre. Ils ont eu la paix. « La loi sur la laïcité a apaisé les tensions », constate, encore incrédule, Chantal, conseillère principale d’éducation dans un lycée de Montreuil (Seine-Saint-Denis). « L’année dernière, on était dans la surenchère religieuse. Pendant le ramadan, la pression était intense et certains élèves n’osaient pas manger, ajoute-t-elle. Cette année, tout était calme. »
Juste avant le remaniement ministériel, l’équipe de François Fillon confirmait, sobrement, « la régression des manifestations communautaires » à l’école. Un bras de fer sans vainqueurs, pour qu’il n’y ait pas de vaincus. Un coup d’arrêt néanmoins aux inquiétantes dérives qu’avait relevées l’Inspection générale en juillet dernier : ici, des robinets séparés pour musulmans et « mécréants », là, des enfants regroupés par religion à la cantine pour éviter le porc, ou encore la contestation du contenu de certains cours, de la biologie à Voltaire.
La loi de mars 2004 n’a pas supprimé le terreau communautaire, ce mélange de précarité sociale et de ghettos ethniques. Mais « l’Éducation nationale est mieux préparée pour contrer les revendications religieuses », estime-t-on à la « cellule républicaine » du ministère. La règle a repris corps depuis que la sanction est possible. « Avant, c’était un dialogue de sourds, un jeu de chat et de souris aussi usant qu’inutile », raconte Françoise, professeur de français en ZEP à Colombes (Hauts-de-Seine). Avec la loi, les adolescents comme les parents ont été contraints de jouer franc jeu. »
Partout, les professeurs expriment leur soulagement. Ils sourient à l’évocation des catastrophes annoncées lors du vote de la loi : « On avait oublié que les gamins aussi apprécient la discipline », ironise Lambert, enseignant dans un collège à Gennevilliers (Hauts-de-Seine).
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Cécilia Gabizon.