> VI- PÉDAGOGIE (Généralités, Disciplines, Actions locales) > ACTIONS PEDAGOGIQUES LOCALES (par niveau et discipline) > Actions locales à la MATERNELLE > Maternelle (Citoyenneté : EMC, Coopération, Histoire-Géo, Mémoire) > Vingt ans de pratiques pédagogiques laïques dans une maternelle ZEP du (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Vingt ans de pratiques pédagogiques laïques dans une maternelle ZEP du Val-de-Marne

5 septembre 2005

Extrait de « Fenêtres sur cours » n°272, du 04.09.05 : Val-de-Marne : école maternelle en recherche de culture commune

La laïcité a toujours été présente dans mon enseignement et de façon plus prégnante encore quand je me suis posée la question de savoir ce que c’était que travailler en projet avec des élèves ». Aujourd’hui conseillère pédagogique chargée de mission pour l’école maternelle dans le Val de Marne, Aminata Diallo témoigne de son engagement pour cette école en tant qu’enseignante.

Avoir « la culture de l’école maternelle osciller entre projet et repérage au travers du calendrier de célébrations chrétiennes que l’on fêtait dans l’école laïque », elle s’est « trouvée en porte-à-faux ». Vingt ans de travail en ZEP, « avec des populations qui ne sont pas inscrites dans la même culture d’origine, mais partie prenante à l’école française » l’ont convaincue que l’école laïque doit se fixer comme but d’inscrire les enfants « dans une culture commune avec des référents communs que l’on appréhende dès l’école maternelle ».

Le point de départ fut d’entendre, sans renier quoi et qui que ce soit, les élèves de la classe de grande section dire comment cela se passait chez eux, quand dans le même mois se fêtaient Noël, Hannoucka et le Ramadan. « Moi, je n’ai pas de cadeaux parce que chez moi, ce n’est pas Noël ! ».

Dès lors que les repères étaient donnés à tous, que les enfants se sentaient « respectés dans leur diversité », l’idée d’une fête de l’école, commune à tous s’est imposée pour « rassembler les enfants et se faire plaisir ». L’espace de parole ouvert avec les parents a levé les crispations et conforté l’école dans son rôle en proposant « un autre espace avec d’autres choses aux enfants ». Des pistes ont été explorées qui ont trouvé leur prolongement dans les apprentissages, au niveau langagier avec albums sur le thème de la lumière, en sciences, sur la notion du raccourcissement des jours, etc. En même temps qu’elle menait ce travail, Aminata conduisait avec les enfants de grande section « des ateliers de philosophie » afin qu’ils comprennent « ce qui pouvait les rattacher entre eux ».

Elle se souvient de la réflexion de Silimane : « En fait, tu nous apprends à penser ». « Je veux croire que l’ensemble de ce travail fait partie d’un même tissu pour que l’enfant se constitue en tant qu’humain dans l’espace scolaire sans contradiction avec son univers familial » conclut-elle.

Répondre à cet article