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Laïcité, voile et communautarisme : question sensible pour les enseignants en ZEP et ailleurs

21 septembre 2005

Extrait du « Figaro » du 20.09.05 : Après le voile, la polémique se porte sur les enseignements

A l’école, il est délicat de parler du terrorisme ou de la Shoah

Les revendications religieuses ont-elles cessé avec l’interdiction du foulard islamique ? « Depuis la rentrée, tout est calme », fait-on savoir au cabinet du ministre. Une dizaine de jeunes filles refusent encore d’enlever leur voile. Avant la loi, elles étaient plusieurs centaines à fréquenter l’école la tête couverte. « L’interdiction claire des signes religieux ostensibles a eu un effet dissuasif, assure Hanifa Cherifi, médiatrice chargée de la question du voile au sein du ministère de l’Éducation nationale. Elle a aussi freiné les autres formes de contestation de la laïcité à l’école. »

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Dès les premiers jours de cette rentrée, Stéphanie, professeur de français dans un collège de ZEP dans l’Essonne, a, quant à elle, entendu l’un de ses élèves de quatrième reprocher à l’une de ses camarades de classe de se comporter en « mauvaise musulmane » à cause de sa jupe, jugée trop courte. Dans la cour de récréation, chacun occupe un territoire bien délimité, explique l’enseignante, les garçons d’un côté, les filles de l’autre, les Noirs et les Maghrébins se regardent parfois en chiens de faïence, musulmans et non-musulmans ne mangent pas à la même table à la cantine.

Ces dérives communautaires avaient fait l’objet d’un rapport de l’Inspection générale de l’Éducation nationale publié en juin 2004 et aussitôt enterré. L’étude évoquait la contestation de la théorie de l’évolution, les demandes de nourriture halal ou parfois de robinets séparés pour les musulmans. « L’Éducation nationale n’a pas voulu se saisir du problème. Elle redoutait de paraître islamophobe », raconte l’un des auteurs. Le rapport n’a circulé que dans des cercles restreints. « Il est pourtant important de parler de ces nouvelles formes de pressions religieuses », se désole encore un des rédacteurs.

De son côté Alain Seksig, inspecteur en Seine-Saint-Denis, assure : « La loi a donné un cadre. Mais les enseignants sont toujours demandeurs de formation à la laïcité, sans cesse contestée par une minorité. »

Cécilia Gabizon et Marie-Estelle Pech

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