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Malnutrition des enfants : exemples dans les ZUS de Lorraine

6 décembre 2005

Extrait de « La Croix » du 05.12.05 : La malnutrition des enfants existe encore en France

Les médecins de protection maternelle et infantile ont rarement affaire à des enfants sous-alimentés, mais les déséquilibres alimentaires sont très fréquents
« Dans des familles extrêmement défavorisées, on voit encore des enfants qui ont faim », affirme Marie-Emmanuelle Schumpp, médecin responsable des services de protection maternelle et infantile (PMI), chargés de veiller sur les enfants de 0 à 6 ans, pour la ville de Strasbourg. « Il m’arrive de voir des enfants qui ne mangent pas pendant une journée entière, indique-t-elle. Heureusement, c’est marginal, mais ça existe, surtout chez les immigrants en situation irrégulière, qui n’ont normalement pas accès aux aides institutionnelles. »

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"C’est dans les milieux précaires qu’il y a le plus d’obésité"

En situation de pauvreté, plus que la faim, le problème le plus fréquent est bien celui des déséquilibres alimentaires. Frédérique Vu-Xuan, médecin de PMI, dans le quartier défavorisé de Borny, à Metz, note que « pour les bébés, les familles passent très rapidement au lait de vache, souvent à partir du quatrième mois, alors que l’on conseille d’arrêter le lait enrichi en fer à partir d’un an. Certains arrêtent même à la sortie de la maternité, car le lait adapté coûte plus cher. Cela pose des problèmes d’anémie, d’eczéma, et peut entraîner des allergies alimentaires. »

L’allaitement, solution bon marché et idéale sur le plan nutritionnel, est souvent rejeté, pour des raisons culturelles, par les familles en situation de précarité. « C’est rarissime, mais il nous arrive d’observer des cas de rachitisme. Les parents ne savent pas forcément qu’il faut donner des compléments en vitamine D à leurs bébés, ou ignorent à quel rythme et pendant combien de temps », indique Marie-Anne Boccard, médecin de PMI à Lunéville (Meurthe-et-Moselle).

« On suit aussi des bébés en déficit de croissance pondérale, parfois car les parents n’ont pas conscience de la nécessaire régularité des prises alimentaires. Il arrive à certains de sauter des repas, car les parents négligent souvent leur propre équilibre alimentaire », ajoute-t-elle. « C’est dans les milieux précaires qu’il y a le plus d’obésité », constate le docteur Vu-Xuan.
Le paradoxe n’est qu’apparent. « Cela est dû à une mauvaise alimentation, et non à une suralimentation », explique-t-elle. Les menus sont souvent composés de féculents, d’aliments gras et sucrés, mais manquent souvent de fruits et légumes qui permettent notamment de prévenir des maladies de surcharge, comme l’hypertension, le cholestérol, ou certains cancers.

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Elise Descamps, à Metz

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