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Littératie familiale : soutenir et accompagner l’engagement systémique dans le modèle d’intervention Coup de Pouce
Auteur(s) : FERRIER Céline
Date de soutenance : 2023
Thèse délivrée par : Université Grenoble Alpes
Section(s) CNU : section 07 : Sciences du langage
Sous la direction de : Catherine FRIER
Jury de thèse : Claudine Moïse ; Véronique Miguel Addisu ; Pierre Périer [Rapporteur] Stéphane Bonnéry ; Sandrine Garcia ; Déborah Poncelet
"En croisant démarche ethnographique et développement d’un dispositif à l’échelle nationale, la recherche rend compte de l’expérimentation d’un dispositif de littératie familiale visant à engager l’ensemble des acteurs éducatifs du modèle Coup de Pouce et, en particulier, les parents. En considérant le partage et l’explicitation du rendement scolaire des pratiques de littératie familiale comme un levier d’engagement des adultes auprès des enfants bénéficiaires, la démarche vise leur reconnaissance, leur valorisation et leur appropriation par le plus grand nombre."
EXTRAIT (page 40)
2.1. Les origines des programmes Coup de Pouce : les recherches d’Éliane
Rogovas-Chauveau et de Gérard Chauveau
En 1984, des enseignants lyonnais, à l’initiative de Jean-Jacques Moine1, fondent l’Apfée. Ils mettent en place des projets locaux d’aide aux élèves les plus défavorisés afin de lutter précocement contre l’échec scolaire. Soucieux de proposer une démarche d’excellence, innovante et reproductible, l’association organise des colloques scientifiques pour associer des chercheurs à sa réflexion. C’est dans ce contexte que Jean-Jacques Moine, alors directeur de l’association, et Gérard Chauveau se rencontrent et envisagent la modélisation des clubs Coup de Pouce CLÉ.
Ce dispositif avait été précédemment imaginé et expérimenté par la ville de Colombes (Hauts-de-Seine) avec l’appui d’Éliane Rogovas-Chauveau et de Gérard Chauveau (Cf. Figure 10 page 42), tous deux chercheurs à l’Institut National de Recherche Pédagogique (INRP).
Leurs expériences d’enseignante et d’enseignant et leurs recherches en sciences de l’éducation, en linguistique et en psychologie, les avaient conduits à interroger les
conditions qui favorisent ou qui entravent chez l’enfant l’apprentissage de la lecture et,
en particulier, dans les milieux les plus modestes (Rogovas-Chauveau et Chauveau, 1985, 1992). Leur approche culturelle et psychologique de cet apprentissage chez l’enfant a permis de sortir de la seule question scolaire qui restait la focale principale de la recherche dans ce domaine :
1 Fondateur et directeur de l’association jusqu’en 2011.
D’une manière générale, les réflexions, - et la recherche elle même- sur l’enfant et l’acquisition de la lecture sont envahies et faussées par la question scolaire. (Chauveau, 1997, p.61)
Elle doit (la recherche) aller au-delà de l’apprentissage de la lecture-écriture au sens strict ou étroit et regarder les différents chemins empruntés par l’enfant pour découvrir et s’approprier le monde de l’écrit. (Chauveau, 1997, p.185)
Leur souci constant de comprendre ce qui se passe [...]
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