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Le séminaire sur l’enfance à l’ENA a examiné les ZEP (4)

25 novembre 2006

Extrait du site de l’ENA, le 19.11.06 : Séminaire de la promotion "République" (2005-2007)

L’Enfance

groupe 3

Suite de la présentation d’extraits :

Proposition 10 : Offrir aux 5% des meilleurs élèves de chaque lycée un droit d’accès dans les filières sélectives à l’entrée assortie d’une bourse au mérite

L’accès à certaines formations sélectives reste fortement marqué par l’origine sociale et géographique. En 2004-2005, 51,9% des élèves de classes préparatoires étaient des enfants de professions libérales ou cadres supérieurs contre 8,5% d’employés et 5% d’ouvriers114. Le taux d’accès varie par ailleurs de 0% pour certains lycées situés dans des quartiers particulièrement défavorisés à 88% pour les meilleurs lycées parisiens. Il est aujourd’hui urgent de faire un saut qualitatif dans la démocratisation de l’enseignement quitte à prendre des mesures plus contraignantes, comme l’ont fait certains Etats américains.

Comme en Californie ou en Floride, l’Université d’Austin au Texas a instauré depuis 1997 un droit d’inscription automatique pour les 10% des meilleurs élèves d’environ 800 High Schools accompagné d’une bourse pendant leur scolarité, les autres étudiants restant sélectionnés sur dossier. Cette démarche peut être jugée concluante dans la mesure où elle a permis de renforcer la mixité sociale et ethnique de l’Université116. Par ailleurs, les étudiants rentrés par la voie du quota (42% des étudiants en 1996, 70 % en 2005) sont bien classés aux examens des universités, désamorçant ainsi les critiques portant sur une baisse du niveau. En France, de multiples mesures ont été lancées ces dernières années pour renforcer l’ouverture sociale des filières sélectives (conventions ZEP-IEP Paris, tutorats par les élèves de l’ESSEC, classe préparatoire aux études supérieures au lycée Henry IV...). Elles témoignent d’une véritable prise de conscience sur cette question mais ne modifient qu’à la marge la situation et introduisent, comme le souligne Patrick Weil, une « discrimination dans la discrimination », seuls les élèves des établissements concernés par ces dispositifs bénéficiant de nouvelles opportunités117.

D’application générale, l’introduction d’un droit d’accès aux filières sélectives pour les 5 % des meilleurs élèves des lycées présente de nombreux avantages :

 Permettre aux meilleurs élèves des établissements difficiles d’accéder aux filières sélectives et, ainsi, susciter de nouvelles ambitions chez leurs élèves et mobiliser leurs équipes éducatives ;

 Limiter les stratégies de contournement de la carte scolaire par les enfants des classes moyennes ou favorisées, la perspective d’être parmi les premiers du lycée de leur secteur pouvant les inciter à y rester ;

Si cette mesure complique la procédure de recrutement dans les établissements sélectionnant à l’entrée, ces difficultés ne doivent pas être surestimées. En effet, les établissements concernés - IEP, IUT, classes préparatoires, université Paris IX - Dauphine -, qui accueillent 100 000 étudiants conserveraient la liberté de recruter les trois-quarts de leurs effectifs.

De surcroît, avec un taux retenu de 5 %, en pratique, seuls 5 000 élèves - ceux étudiant dans des lycées envoyant peu ou pas d’élèves en filières sélectives118- bénéficieraient de ce nouveau droit d’accès, la plupart des établissements plaçant d’ores et déjà plus de 5% de leurs élèves dans les filières sélectives. La mise en oeuvre nécessite une modification de l’article L 621-3119 du code de l’éducation (cf. annexe 5).

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Encadré 12 - Modalités d’utilisation du droit d’accès

Dans les établissements de l’éducation prioritaire, les élèves volontaires pressentis par l’équipe éducative bénéficieraient d’un accompagnement particulier dès la classe de première dans le cadre des tutorats étudiants prévus pour la rentrée 2006.

À l’issue des résultats du baccalauréat, une commission associant les chefs d’établissements des lycées et les représentants des filières du supérieur concernées se réunirait pour fixer la liste des élèves bénéficiaires. Les élèves émettent trois voeux. Dans les cas où aucun de leurs voeux ne serait satisfait, le recteur affecterait en dernier ressort l’élève à un établissement.
Une fois dans le nouvel établissement, ces derniers continuent à être suivis par un tuteur.
En fonction du revenu de la famille, ces élèves bénéficieraient d’une bourse au mérite.

(à suivre)

Sur ce thème, lire l’article n°1

l’article n°2

et l’article n°3

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