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« Ecole ouverte » dans une ZEP d’Angoulême

21 avril 2007

Extrait de « La Charente Libre », le 20.04.07 : Elèves et profs plébiscitent les vacances au collège

Un cours de maths très décontracté, et qui se révèle pourtant très efficace : c’est tout l’intérêt de l’école ouverte, tentée pour la première fois à la Grande-Garenne (à proximité d’Angoulême)

Il y a des formules de maths au tableau, des élèves studieux, et un prof qui circule entre les groupes. Scène banale, pour un collège. Sauf que nous sommes au cœur des vacances de Pâques. « C’est la première fois que nous nous lançons dans cette expérience d’école ouverte, raconte Guy Larchevêque, le principal de la Grande-Garenne. On s’était dit que si on avait 25 candidats, ça serait bien. En fait, on a eu 105 demandes. Du coup, on a dû faire un tirage au sort, pour garder 45 élèves seulement ».

Mais qu’est-ce qui les fait tous courir au collège ? « Je m’ennuie chez moi », répond Marie, en train de tailler un bloc de pierre. Pour animer l’atelier sculpture, le conseiller principal d’éducation, dont c’est le hobby, et une surveillante.

Un groupe de 3e planche sur les maths. Pour Nassima, c’est « plus décontracté » que pendant la période scolaire : « On a plus de temps pour comprendre, le prof explique plus ». Yasmina, qui, d’habitude, est « fâchée avec les maths » se découvre des capacités nouvelles : « J’écoute mieux », sourit-elle. Jessica apprécie, parce que « ça va moins vite » que pendant les cours. Morgiane salue le « bon suivi, car c’est le même prof qui nous enseigne la matière ».

Hafid Houala, l’enseignant, reprend méthodiquement les points pas compris pendant le reste de l’année. « C’est un travail individuel, je m’adapte à la progression de chacun. Ceux qui ont compris font des exercices de synthèse ». Sur son bureau, des piles de feuilles d’exercices, distribuées en fonction des besoins.

« Les élèves sont beaucoup plus réceptifs, plus attentifs », apprécie-t-il. Et se s’étonner : « Certains ont réussi pour la première fois à simplifier des racines carrées ! »

Des élèves qui aiment l’école

Dans la cour du collège Romain-Rolland de Soyaux, c’est l’heure de la pause : jus d’orange et petits gâteaux pour recharger les batteries. Alexandre, en 6e, veut « avancer sur le plan scolaire », et pour lui, « c’est plus facile de se concentrer, parce qu’on n’est pas beaucoup ». Maxime, en 4e, est un habitué, qui vient depuis 4 ans : « Sinon, 15 jours de vacances, c’est trop long ». Pour lui, le bénéfice scolaire est évident. « Et puis les profs sont plus cools, l’ambiance est meilleure, c’est plus calme ». « Normal, répond Marianne Theux, prof de français. Ce sont des groupes plus restreints, et les élèves sont tous volontaires, ce sont donc tous des élèves qui aiment l’école ». Et elle s’amuse d’un effet secondaire : « Ca resserre les liens : les élèves veulent que je mange avec eux à la cantine, alors que ça ne leur serait jamais venu à l’idée avant ! »

Dans le réseau Ambition Réussite de Romain-Rolland, les CM1 et CM2 des écoles du quartier sont aussi accueillis. Angeline, en CM1, vient pour la première fois. Très contente, elle participe à plein d’activités, du tir à l’arc au cours d’informatique : « et puis ça me rassure par rapport au collège ».

Pour Denis Lavauzelle, le directeur de l’école Freinet, « ça permet de faire d’autres activités : on est toujours dans les apprentissages, mais sous forme de jeux ». Catherine Lavauzelle, coordinatrice de la ZEP, « retrouve l’enthousiasme des camps d’ados. Comme ça, on permet aux gamins de comprendre l’intérêt de loisirs organisés et solidaires ».

Pépin Mou Kam Tse, principal-adjoint, apprécie de pouvoir renforcer le travail sur le projet d’établissement, la maîtrise de la langue : « D’où les séances de lecture : après, ils iront lire pour les petits de la maison de l’enfance ». Un partage de plus. Viviane Lembert, la principale, salue cette « occasion de vivre l’établissement d’une façon différente », cette poussée du « sentiment d’appartenance ».

Ce dispositif, financé par l’Education nationale, permet de rémunérer les intervenants volontaires sous forme de vacations. S’il déclenche l’enthousiasme de toutes les parties prenantes, il reste lourd à mener. Pour les équipes d’encadrement, les vacances seront les bienvenues. La semaine prochaine, quand l’école sera fermée.

Laurence Guyon

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