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Extrait du « Figaro » du 28.06.07 : Les "orphelins de 16 heures" bénéficieront dès la rentrée de cours de soutien
Trois soirs par semaine, les élèves de sixième et de cinquième scolarisés dans des établissements jugés comme les plus défavorisés bénéficieront de cours de soutien.
Le ministre de l’Éducation nationale, Xavier Darcos, a annoncé la généralisation d’« études dirigées » en fin d’après-midi dans 249 collèges « ambition réussite » dès la rentrée prochaine. Trois soirs par semaine, les élèves de sixième et de cinquième scolarisés dans ces établissements jugés comme les plus défavorisés bénéficieront de cours de soutien. Ces études devraient ensuite être étendues à l’ensemble des collèges des zones d’éducation prioritaires (ZEP), puis « plus tard » à tous les collèges de France, selon l’entourage du ministre. Cet accompagnement scolaire est destiné aux élèves « livrés à eux-mêmes » après 16 heures, sans parents pour les aider à travailler. Nicolas Sarkozy, qui les a surnommé « les orphelins de 16 heures », avait fait des études dirigées un objectif pour « tous les élèves » pendant sa campagne.
« Pendant cette heure et demie, chaque parent doit savoir que son enfant est bien au collège et non pas au pied de l’immeuble ou devant sa console de jeux » dit-on au ministère, où l’on a décidé de se concentrer sur les plus jeunes « car c’est en sixième que les niveaux sont les plus hétérogènes ». Ce sont des enseignants qui, « s’ils le souhaitent », encadreront ces études dirigées. « Nous allons donc avoir un besoin massif d’heures supplémentaires. Je vais en discuter dès lundi avec Éric Woerth, le ministre du Budget », dit Xavier Darcos. « Cela représente une somme importante », explique-t-on dans l’entourage du ministre, sans en préciser le montant. Ces heures supplémentaires « exonérées d’impôt » devraient faire partie du paquet fiscal voté cet été par le Parlement.
Activités culturelles
Ce temps après l’école pourra aussi être dédié à des activités culturelles mises en place avec la collaboration des associations ou des collectivités locales, mairies, départements. Dans ce cas-là, d’autres personnels « contribuant à cette action éducative culturelle » pourront être mobilisés : des aides-éducateurs, des acteurs du monde associatif et « pourquoi pas des jeunes retraités ».
Le nombre de collèges « ambition réussite » ayant un partenariat dans le domaine artistique sera en effet doublé d’ici la fin de l’année scolaire 2008. Enfin, Xavier Darcos promet aussi le doublement des activités sportives au collège d’ici deux ou trois ans, conformément au souhait exprimé par Nicolas Sarkozy. Là aussi, ce sont les collèges « ambition réussite » qui étrenneront ce dispositif
M.-E. P
Extrait de « Matin Plus » du 28.06.07 : Un plan pour éviter aux collégiens la « logique de la rue »
Le ministre de l’Education nationale a dévoilé mardi soir son plan d’accompagnement éducatif pour les jeunes collégiens, qui s’appliquera dès la rentrée prochaine dans les établissements difficiles siglés « Ambition réussite », avant d’être généralisé d’ici à trois ans.
"Les orphelins de 16h », expression utilisée par Nicolas Sarkozy au cours de la campagne présidentielle, vont désormais être encadrés. Xavier Darcos, le ministre de l’Education nationale, a dévoilé mardi soir sur France 3 son nouveau plan pour les collèges, afin d’éviter que les élèves dont les parents travaillent « tombent dans la logique de la rue ».
Fini le temps des vadrouilles après l’école, dès la rentrée scolaire de septembre, chaque collégien issu d’un établissement difficile bénéficiera, notamment, d’études dirigées gratuites, de 16h30 à 18h. « Le dispositif, qui devrait être généralisé d’ici à trois ans, s’articule également autour de deux autres axes : des activités artistiques et culturelles afin d’éveiller les élèves à d’autres disciplines et un renforcement de la thématique sportive », explique-t-on au ministère de l’Education. Les moyens humains que le plan devrait nécessiter sont plus que conséquents.
Les activités, proposées en parallèle du soutien scolaire, devront être prises en charge par des associations partenaires des collèges, des aides éducateurs ou encore grâce au soutien des mairies et des conseils généraux. En revanche, les études dirigées seront encadrées par les professeurs qui le souhaitent, payés en heures supplémentaires exonérées d’impôts. Ainsi, le ministère a déjà indiqué qu’« il n’y aura pas de recrutement supplémentaire d’enseignants », conformément à la volonté de Nicolas Sarkozy du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.
Un point de désaccord sur lequel les syndicats d’enseignants entendent bien revenir lors d’une réunion prévue avant le 15 juillet avec le ministre de l’Education nationale. « Pour nous, ces mesures ne peuvent être que transitoires. Les enseignants ne peuvent pas tout faire et l’Etat va devoir se doter de moyens en terme de formation et bien évidemment embaucher pour un meilleur encadrement », prévient Patrick Gonthier, secrétaire national de l’Unsa-Education.
Un point de vue que ne partage pas la présidente de l’association Mission possible, Claude Beau, qui travaille déjà en partenariat avec l’Education nationale afin d’accueillir, à la sortie de l’école, les élèves en difficulté : « Il faut que cette action soit ancrée dans la durée, afin d’apporter une réponse globale aux enfants en souffrance et cela répond totalement aux besoins éducatifs de notre société aujourd’hui. »
Pour le tissu associatif, bénéficiaire d’une partie des sommes redéployées par le gouvernement pour cet encadrement, cette annonce est une bonne nouvelle. Xavier Darcos a d’ailleurs rendez-vous dès la semaine prochaine avec le ministre du Budget, Eric Woerth, « pour discuter des moyens à mettre en oeuvre ».
Extrait de « L’Expresso » du 29.06.07 : Darcos veut développer le partenariat avec les associations
Ouvrant le congrès de la Ligue de l’Enseignement, le ministre de l’éducation nationale a vanté le partenariat entre le ministère et les associations éducatives. Il entend mieux coordonner leur action avec celle de l’Etat. "L’offre actuelle est hétérogène et manque de lisibilité pour les familles qui, bien souvent, n’en connaissent même pas l’existence. Surtout, ces actions s’ajoutent au travail de l’école sans vraiment se coordonner avec lui. Nous avons besoin d’un meilleur pilotage pour assurer la continuité éducative entre ce qui se passe à l’école et ce qui se passe après".
Le ministre a annoncé le développement de l’accompagnement éducatif au-delà de la tranche 16h30 - 18h par exemple "des activités éducatives complémentaires, telles que l’approfondissement de techniques artistiques découvertes dans le cadre scolaire ou le renforcement de la pratique sportive. Dès la rentrée prochaine, cet accompagnement éducatif sera proposé dans tous les établissements scolaires de l’éducation prioritaire, en commençant par les collèges « Ambition Réussite »...
Je souhaite aussi que l’action des associations complémentaires soit régulièrement suivie par le ministère de l’Education nationale et qu’elle puisse faire l’objet d’une évaluation transparente et objective. Cette dernière inflexion ne doit pas être comprise comme une intrusion dans l’organisation et la vie interne des associations mais plutôt comme la volonté de l’Education nationale de s’assurer que tous ses partenaires agissent au service de notre objectif commun : la réussite de tous les élèves".
"L’école doit avoir pour chaque élève la même ambition, la même exigence, le même respect, quelle que soit son origine sociale, où qu’il réside, qu’il soit handicapé ou valide.
C’est pour redonner du sens à cet objectif que j’ai engagé la suppression de la carte scolaire et proposé des critères transparents pour que les familles puissent choisir l’établissement scolaire de leur enfant à partir de la rentrée prochaine.
C’est pour offrir à tous les élèves les mêmes chances de réussite que je veux concentrer les moyens de l’éducation prioritaire sur les établissements qui en ont le plus besoin, plutôt que de les disperser dans des zones aux contours toujours plus incertains.