> V- ACTEURS (la plupart en EP) > Enseignants : Identité > Enseignants : Identité (Témoignages d’) > Témoignage d’un prof de collège ZEP à Nanterre.

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Témoignage d’un prof de collège ZEP à Nanterre.

6 septembre 2007

Extrait de « L’Humanité » du 05.09.07 : « Comment continuer avec moins de moyens ? »

Danick Florentin, professeur de français au collège André-Doucet (classé en ZEP) à Nanterre (Hauts-de-Seine).
Nous vivons cette rentrée avec quatre suppressions de postes, en maths, en anglais, en EPS et en français, sur une cinquantaine de professeurs. Or nous sommes classés ZEP, une ZEP historique. Et nous avons déjà dû faire face l’année dernière à la construction d’un nouveau collège qui déstabilise la mixité sociale que nous étions parvenus à installer. Une partie de l’effectif a diminué, certes, mais il reste les élèves en difficulté. Le discours qui défend l’idée qu’une perte d’effectif d’élèves correspondrait à une perte d’effectif des professeurs ne veut rien dire pour nous.

Nous prévoyons 28 élèves par classe en cinquième cette rentrée, contre les 20 ou 21 élèves préconisés en ZEP. Même problème pour les groupes de langues à 30 élèves... De plus, nous travaillons beaucoup par projet dans notre collège. En perdant des postes d’enseignant, nous perdons la cohésion de notre équipe pédagogique. La résistance, la déportation, le cinéma se travaillent toujours en interdisciplinarité et c’est quelque chose qui se construit au fil des ans.

Notre situation, étant donné les suppressions de postes prévues par le gouvernement, ne va pas s’arranger. Le « redéploiement rationnel » n’est pas audible pour nous. Nous sommes dans une zone géographique qui se paupérise de plus en plus, avec des enfants souvent élevés par leur mère, au chômage... Nous tentons au maximum de combattre les inégalités. Mais comment continuer avec moins de moyens ?

Propos recueillis par Maud Dugrand

Répondre à cet article