Problèmes de mixité sociale entre collèges dans le Bordelais

13 septembre 2007

Extrait de « Sud-Ouest » du 12.09.07 : La carte scolaire inquiète Madrelle

C’est dans le tout récent collège de Carbon-Blanc le premier conçu en Gironde selon les principes de la Haute qualité environnementale (HQE) que Philippe Madrelle a effectué, hier, sa première conférence de presse de rentrée. Un collège dont la construction avait d’ailleurs, en son temps, suscité de l’émoi parmi les élus de la rive droite et de l’Entre Deux Mers au nom de la juste répartition des moyens publics départementaux.

Et c’est précisément sur les évolutions de la carte scolaire que le président du Conseil général s’inquiète. Il s’agit des conséquences très concrètes pour le Département de la possibilité désormais faite aux parents de pouvoir déroger à la dite carte scolaire.

1 859 dérogations

Deux mille collégiens en ont fait la demande cette année sur l’ensemble du département qui comporte, rappelons-le, 104 collèges publics. L’inspecteur de l’académie en a autorisé quelque 1 859. « Pour l’instant l’impact est relativement limité mais cela pourrait devenir un vrai sujet de préoccupation l’an prochain », explique Philippe Madrelle.

Le président du Conseil général a rencontré, au début de l’été, l’inspecteur d’académie pour lui redire son opposition à l’extension des mesures de dérogation. Elles posent un double problème : Politique et social d’abord, car la carte scolaire offre une garantie de mixité sociale et ce sont des collèges des zones urbaines les plus sensibles qui sont en premier lieu concernés par cette lente évaporation des effectifs, à Lormont, Floirac ou Cadillac par exemple.

Des inquiétudes sur le transport scolaire

L’organisation même de la politique d’investissement du Conseil général pourrait elle aussi être mise en difficulté, car il faut de nombreuses années d’études et de procédures (marchés publics) avant de décider un gros investissement dans un collège. « Et nous ne pouvons pas être otages permanents de mouvements de mode », explique Alain Marois, le vice-président du Conseil général en charge de l’éducation et de la jeunesse. Des demandes de dérogation plus massives seraient aussi de nature à sérieusement perturber l’organisation même des transports scolaires départementaux et sur la gestion des enseignants au sein de l’Education nationale.

Pour contrer ce mouvement, le Conseil général n’a pas d’autres choix que de poursuivre inlassablement sa politique de travaux dans les collèges. Il y consacre actuellement quelque 55 millions d’euros dans la restructuration de collège Gérard-Philipe à Pessac (livrée en novembre 2008), la construction d’une nouvelle salle des sports au collège Jules-Chambrelent d’Hourtin (livrée en mars 2008) ou la restructuration quasi-terminée du collège Emile-Zola du Haillan.

Le Conseil général projette enfin, dans les prochaines années, la construction de nouveaux établissements à Floirac, Libourne et La Réole et de grosses restructurations à Bordeaux, Saint-André, Cassignol et Aliénor d’Aquitaine.

Jean-Bernard Gilles

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