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Les 25 recommandations (dont 2 sur Eclair) du rapport de la mission "Prévention de la délinquance" sur la lutte contre l’absentéisme et le décrochage scolaires (octobre 2011, 90 p.)

2 décembre 2011

Lutte contre l’absentéisme et le décrochage scolaires
Octobre 2011, 90 p. (Par Pierre ANTONMATTEI et Annie FOUQUET)
Ministère de l’intérieur. Mission permanente d’évaluation de la politique de prévention de la délinquance

Ce rapport traite successivement de la lutte contre l’absentéisme et le décrochage dans le cadre de l’obligation scolaire en décrivant les dispositifs de remédiation mis en place par l’Éducation nationale et ses partenaires (dispositif Clair, ERS, classes et ateliers relais, MGI, école de la deuxième chance, Epide, ...).

Liste des recommandations

R1 : La mission préconise un effort soutenu de formation des enseignants et des chefs d’établissement pour que la mise en pratique du socle de compétences devienne pleinement effective.

R2 : La mission préconise de sensibiliser enseignants et chefs d’établissement au fait que la cohérence de l’emploi du temps des élèves est un des éléments de la lutte contre l’absentéisme.

R3 : La mission préconise de recommander fortement aux écoles et établissements d’adopter un mode de recensement des absences qui permette de réagir au minimum dès la première demi-journée et autant que possible dès la première heure.

R4 : La mission recommande que l’ensemble de la hiérarchie du ministère de ’Education nationale, de la vie associative et de la jeunesse soit invitée à faire connaître aux enseignants et à l’ensemble des personnels les dispositifs de lutte contre l’absentéisme et le décrochage scolaire, en insistant sur l’utilité et la nécessité du partenariat.

R5 : La mission considère que l’évolution du taux de retour en classe après un signalement peut constituer un indicateur intéressant de l’efficacité de la lutte contre l’absentéisme.

R6 : La mission recommande de réfléchir à une simplification du dispositif de signalement pour les établissements à absentéisme scolaire supérieur à 10%.

R7 : La mission préconise d’étudier la mise en oeuvre du principe de rattrapage des acquis perdus par les élèves absentéistes, si possible en partenariat avec des acteurs extérieurs à l’établissement.

R8 : La mission préconise de demander à tous les établissements à absentéisme lourd d’essayer, avec l’appui de l’échelon académique, de mettre au point des dispositifs en partenariat avec les acteurs locaux pour donner un sens aux exclusions en les accompagnants d’activités appropriées.

R9 : La mission propose, en concertation avec les organisations syndicales concernées, d’impliquer les enseignants des lycées professionnels dans des dispositifs de remédiation au profit des élèves en difficulté ou des activités pour les élèves faisant l’objet d’exclusions fréquentes, en partenariat avec les acteurs locaux et avec l’aide des
rectorats.

R10 : La mission recommande d’inviter les établissements à conserver le maximum de contacts avec les parents d’élèves devenus majeurs.

R11 : La mission préconise que le retour des élèves ayant fait l’objet d’une affectation dans des structures spécifiques de l’Education nationale soit systématiquement préparé, en dotant l’élève temporairement affecté dans une structure « différente » d’un tuteur
choisi dans l’établissement de départ et chargé de préparer le retour de l’élève à l’avance en liaison avec le professeur principal de la classe de retour de l’élève.

Les classes et ateliers relais

R12 : La mission émet la recommandation générale suivante : il lui apparaît que le succès des dispositifs relais repose essentiellement sur l’existence concomitante de cinq facteurs :
la bonne insertion du dispositif relais dans l’établissement d’accueil, en évitant stigmatisation et ségrégation, y compris en termes de prise des repas à la cantine scolaire ;
une bonne liaison et une bonne entente entre le responsable de l’établissement de rattachement et le coordinateur du dispositif ;
une forte implication de l’ensemble du personnel, ce qui implique un recrutement sur profil pour tous les intervenants auprès des élèves, la valorisation de leur travail et une mobilité raisonnable (ni passage trop bref dans ces dispositifs, ni carrière à vie) ;
une constante inventivité pédagogique (car il est particulièrement difficile de redonner le goût d’apprendre à des jeunes que leur parcours ont amenés à rejeter, voire haïr l’institution scolaire) qui doit s’appuyer sur un effort accru de formation continue ;
Un partenariat à la fois dense et sans cesse renouvelé avec l’ensemble des acteurs (collectivités territoriales, administrations, tissu associatif, acteurs économiques et sociaux), avec un minimum de formalisation, mais sans excès bureaucratique

R13 : La mission recommande également :
de valoriser systématiquement ceux des élèves étant passés dans ces dispositifs qui ont réussi dans la vie, en les faisant revenir sur place de temps en temps avec un maximum de communication ;
de mener les études nécessaires au niveau national et académique pour déterminer dans quelle mesure le réseau des dispositifs existants doit être complété dans les cinq ans qui viennent, car certains départements restent manifestement dépourvus.

Les ERS

R14 : Il apparaît à la mission que les conditions fixées par les textes doivent être strictement observées, ce qui n’a pas toujours été le cas :
un ERS doit être rattaché à un EPLE, dont le responsable est aussi celui de l’ERS, quitte à ce qu’il s’appuie sur un coordinateur, qui doit être choisi sur sa proposition et autant que possible avec son accord ;
de même, l’existence d’un internat doit être considérée comme une obligation absolue, car la vie en internat est à la fois l’apprentissage de la vie en société et le gage de la ponctualité.

R15 : La mission préconise :
au regard de la nécessité d’une forte implication de l’ensemble du personnel, de veiller à ce que le recrutement sur profil des intervenants auprès des élèves soit effectif, de valoriser leur travail et de garantir un minimum de durée dans leur fonction ;

Les MGI
R16 : De façon générale, la mission estime :
que les MGI doivent s’investir plus en amont de la scolarité qu’actuellement et étoffer leur réseau de partenariat avec les établissements, notamment les lycées professionnels ;
que l’efficacité des MGI aurait à gagner si le recrutement de leurs intervenants comportait davantage d’enseignants. C’est pourquoi elle estime que le passage par les MGI d’enseignants devrait être valorisé en termes de déroulement de leur carrière. Leur retour en établissement contribuerait de manière positive à la diffusion de méthodes pédagogiques adaptées aux élèves en difficulté.
que la gestion des ressources humaines des MGI comporte des marges de progression (lettres de mission pour les coordinateurs, formation continue et évaluation des agents).

R17 : Enfin, la mission préconise qu’une réflexion soit menée sans préjugés pour rechercher une meilleure synergie entre les MGI et les services d’information et d’orientation de l’Education nationale, y compris en termes de déroulement des carrières.

Le programme ECLAIR

R18 : La mission considère que l’ensemble du dispositif ECLAIR est cohérent et qu’il faut désormais le stabiliser afin de lever les préventions qui demeurent notamment en matière de GRH et de donner le temps nécessaire pour que l’innovation pédagogique puisse s’affirmer et produire ses effets.

R19 : La mission estime qu’au-delà du dispositif ECLAIR, il est souhaitable que, dans leur tâche difficile, les personnels de direction disposent de relais, certains enseignants pouvant, en fonction de leur expérience, jouer un rôle de coordination, soit par niveau, soit par thème de travail

La prévention partenariale de l’absentéisme et du décrochage scolaires

R20 : La mission préconise qu’une circulaire soit rapidement élaborée pour remédier à l’ambiguïté apparue dans les textes après l’adoption de la loi n° 2010-1127 du 28 septembre 2010 au sujet de l’information des maires.

R21 : La mission préconise d’inciter l’ensemble des pouvoirs publics et notamment les services déconcentrés de l’éducation nationale à mettre en oeuvre des d’actions partenariales de lutte contre l’absentéisme, de traitement des exclusions et de lutte contre le décrochage scolaire, en utilisant autant que faire ce peut les différentes possibilités de financement existantes (Acsé, FIPD, etc.).

Les E2C

R22 Il convient de veiller à ce que les E2C informent les missions locales des sorties de
leur dispositif en temps réel, que ces sorties soient positives ou négatives, s’agissant de
jeunes qu’elles leur ont adressés.

R23 : La mission estime souhaitable et nécessaire une réflexion sur les conditions du
succès des E2C et de leur généralisation

L’EPIDe*

R24 : La mission estime souhaitable d’étudier l’opportunité que chaque centre de l’EPIDe* se dote d’un conseil consultatif associant commune ou structure intercommunale du siège, conseil général, conseil régional, milieux économiques et sociaux environnants, tissu associatif ambiant, etc. sous réserve d’avoir un rythme de réunion acceptable (une ou deux fois par an).

R25 : Au regard du nombre important de jeunes en voie de désocialisation, la mission estime nécessaire de doubler le nombre de jeunes accueillis par les établissements de l’EPIDe en cinq ans et de les porter à 10 000 en dix ans, en portant attention tant à
l’amélioration du recrutement des VPI et des formateurs qu’à celle du processus de sortie des VPI, dans le cadre de partenariats locaux renforcés.

 

Le rapport (90 p.) est téléchargeable sur (i.ville.gouv.fr)

Lire le passage sur Eclair : pages 34-37

 

[Lire le commentaire du Café pédagogique du 05.12.11 : Absentéisme, décrochage. Un rapport ne stigmatise pas les familles

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