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Témoignage sur la ZEP de Tarbes (Hautes-Pyrénées)

12 janvier 2006

Extrait de « La Croix » du 11.01.06 : La violence scolaire n’est pas une fatalité

Alors qu’un colloque sur la violence se tient jeudi 12 janvier à Bordeaux, deux chefs d’établissements expliquent comment ils ont ramené le calme

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François Charlet est principal du collège Paul-éluard à Tarbes (Hautes-Pyrénées). Au moment de la création des zones d’éducation prioritaires (ZEP) en 1982, le collège était au cœur des quartiers chauds. Depuis, quelques opérations de rénovation urbaine, mais surtout la mise en place de très nombreuses associations, font que « le collège ne se vit pas comme un îlot assiégé en milieu hostile, mais comme un lieu bien intégré dans son environnement », explique le principal. François Charlet a dirigé en banlieue parisienne des établissements confrontés à une très grande violence. « À Tarbes, la grande différence est que l’on se sent aidé, soutenu par de nombreuses institutions, la mairie, la communauté d’agglomération du Grand Tarbes, le conseil général. La violence, ici, est plutôt rare, et la plupart du temps se résume à quelques bagarres de jeunes devant le collège. »

Pour François Charlet, il n’y a pas de secret. Le climat « plutôt apaisé » dans l’enceinte du collège est dû à la présence d’une « équipe très soudée ». À Paul-Éluard, les professeurs sont souvent en place depuis longtemps, les plus expérimentés pouvant encadrer les plus jeunes. « Rien à voir avec certains établissements sensibles dans le Nord où 80 % de l’effectif tourne tous les ans, où des jeunes enseignants débarquent avec la seule envie de partir au plus vite, ce qui empêche la stabilité et la mise en place de projets d’établissements cohérents », poursuit-il. Dès qu’un problème émerge au collège Paul-Éluard, la communauté scolaire se mobilise et le prend en charge, sans laisser la situation se dégrader. « Ce n’est pas forcément une question de moyens mais aussi de personnes. L’éducation nationale ne peut seule la régler. »

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Mathilde Damgé à Rouen et Jean-Luc Ferré à Toulouse

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à propos de ce colloque :

Colloque sur les violences à l’école

Extrait de « Métro » du 12.01.06 : Des pistes pour apaiser l’école

L’Observatoire international des violences à l’école tient son troisième colloque aujourd’hui et demain à la fac de médecine de Victoire. Le bilan effectué depuis 2001 est très critique envers le système français, notamment, et appuie les analyses faites après l’épisode de violence dans les banlieues.(12/01/2006.

Pour assurer "l’égalité des chances", le gouvernement a réformé les zones d’éducation prioritaire (ZEP), le ministre de l’Intérieur a lancé l’idée de renforcer la présence policière aux portes des établissements dits sensibles. Des mesures d’urgence vertement critiquées par Eric Debarbieux, le président de l’Observatoire international des violences scolaires de Bordeaux-II : "En France, on a cette culture du plan national et les gouvernements n’ont pas pris en compte la violence générée par une école qui se dit ouverte à tous et égalitaire, mais qui produit de l’inégalité au quotidien. Le coupable c’est le parent, ou l’enseignant", critique cet enseignant-chercheur.

Pistes de réflexion

Des pistes de réflexion ont émergé des études fournies par ces chercheurs d’une trentaine de nationalités : mieux former les enseignants à la gestion de crise, assurer la mixité ethnique et sociale dans les classes en revoyant la carte scolaire, bien sûr, mais aussi aider les parents à apprendre que d’autres voies sont possibles : "Nous suivons un enfant quand il est exclu pour qu’il ne se retrouve pas dans la rue. Pour les plus durs, quelqu’un va chez le jeune pour montrer aux parents ce que l’on peut faire", a expliqué Gilles Egide-Royer, professeur à l’université de Laval, au Canada. "Il faut d’abord apprendre à gérer la colère, pas par une rééducation autoritaire, mais en montrant à des petits gosses la laideur d’un visage en colère puis en les faisant travailler eux-mêmes sur les autres options possibles pour faire leur film. C’est américain, ça marche et ça date de 1986", ajoute Eric Debarbieux, qui dénonce l’amnésie française : "Il y a eu des tentatives de dé-ghettoïsation des classes, aux Etats-Unis, qui n’ont pas marché. A Bergerac, petite ville, le maire a pris la décision de fermer l’école du seul quartier difficile. Les parents étaient très inquiets mais il n’y a pas eu d’augmentation de la violence dans les écoles. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ?"

KM

Les travaux du colloque

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