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Seine-Saint-Denis : des "réponses vagues et non chiffrées" (l’intersyndicale reçue par N. Belloubet). La réponse du MEN, qui rappelle aussi son investissement dans l’EP (ToutEduc)

17 avril

Seine-Saint-Denis : des "réponses vagues et non chiffrées" (l’intersyndicale reçue par N. Belloubet). La réponse du ministère.

Une intersyndicale de Seine-Saint-Denis a été reçue pendant près de deux heures par Nicole Belloubet ce 15 avril et la ministre de l’Education nationale leur a apporté des réponses qu’elle a qualifiées de "concrètes" mais que les représentant.e.s de la FSU (SNUIPP et SNES), de la CGT Educ’action et de SUD éducation ont trouvées "vagues et non chiffrées". Toujours selon les organisations syndicales, la ministre a indiqué que des postes supplémentaires d’AED seraient créés, mais sans autres précisions sur leur nombre sinon qu’il se situerait dans une fourchette de 3 à 50 ! Il sera par ailleurs tenu compte dans le calcul de l’effectif des classes de collège de la présence d’élèves allophones (scolarisés dans des UP2A, unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants en collège et une partie du temps en classe ordinaire) mais à condition que cela n’amène pas la création de postes.

En ce qui concerne les AESH et les personnels médico-sociaux, la ministre a fait état des difficultés de recrutement, de même en ce qui concerne le pôle des remplaçants dont elle reconnaît qu’il aurait besoin d’être davantage étoffé d’enseignants mieux formés. Elle est consciente des problèmes d’attractivité, sur lesquels, toujours selon l’intersyndicale, elle est "en réflexion", mais elle estime que le rapport sur la situation en Seine-Saint-Denis rendu en 2018 par les députés François Cornut-Gentille (LR) et Rodrigue Kokouendo (LREM) (voir ToutEduc ici) est faux, et que le Seine-Saint-Denis est mieux dotée que les autres départements, avec un nombre d’élèves par enseignant inférieur à 20 dans le 1er degré et à 24 en collège. Elle oublie, font remarquer les représentants syndicaux, "que 60% des élèves sont en éducation prioritaire". La ministre n’envisage pas de plan d’urgence pour le département, uniquement du cas par cas. Elle reverra l’intersyndicale d’ici trois semaines ou un mois.

Même si elle considère que cette audience constitue "un début d’ouverture de porte", la délégation est déçue. Elle a été reçue la semaine dernière par l’entourage du Premier ministre qui lui avait promis que la ministre ferait des annonces lors de cette audience. Elle estime les besoins dans les écoles à 2000 enseignants supplémentaires (dont 550 dans les RASED) et 1 700 AESH, dans les collèges, 1 000 postes d’enseignants et 350 AESH, dans les lycées, 2 200 postes d’enseignants et 170 AESH, manqueraient également 175 CPE. Mais la ministre a prévenu, elle n’a pas les moyens de créer autant de postes. Elle compte déjà sur un meilleur rendement des concours pour pourvoir les postes budgétés.

Il aura donc fallu, calcule l’intersyndicale, six semaines de manifestations et de grèves (quelque 75 à 80 % des enseignants de Seine-Saint-Denis auraient fait au moins un jour de grève) ainsi que 5 audiences au niveau départemental ou national ... pour avoir un début de recherche d’un constat partagé ! "Le département est très sensible à l’injustice sociale. Les réponses apportées aux mouvements lycéens ont été très répressives. La situation peut s’avérer explosive et nous échapper totalement. Nous sommes inquiet.e.s." Le mouvement de grève devrait reprendre dès la reprise, le 22 avril.

Pour sa part, le ministère publie un communiqué dans lequel il indique qu’ "à court terme, la ministre souhaite mieux prendre en compte les élèves allophones pour l’allocation des moyens", et qu’à moyen terme, elle "a proposé (...) un renforcement des moyens humains en vie scolaire". La mise en place des groupes au collège fera "l’objet d’un suivi précis" de façon à "procéder rapidement aux ajustements nécessaires en termes de ressources humaines". De plus, "les besoins en termes de personnels médico-sociaux seront examinés. Une équipe renforcée de personnels pour assurer les remplacements est également à l’étude. La ministre va intensifier le dialogue déjà entrepris avec les présidents des collectivités territoriales responsables du bâti scolaire." A long terme, "la ministre propose de travailler sur l’attractivité du métier de professeur et du territoire", sur la mobilité professionnelle des enseignants et sur leur logement". Nicole Belloubet compte aussi sur la réforme du concours pour en améliorer le rendement. Elle "a rappelé les investissements effectués en matière scolaire par le Gouvernement depuis 2017" et que "plus de 200 millions d’euros supplémentaires sont investis chaque année depuis 2022 pour l’éducation prioritaire en Seine-Saint-Denis".

Extrait de touteduc.fr du 15.04.24

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