> III- INEGALITES : Mixité sociale, Pauvreté, Ethnicité, Laïcité... > Discriminations (et Lutte contre les) > Discriminations (Rapports et Etudes) > Education et exclusion : un rapport commun IGAS - IGAENR va paraître

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Education et exclusion : un rapport commun IGAS - IGAENR va paraître

30 juin 2007

Extrait du site des « Actualités sociales hebdomadaires », le 30.06.07 : Education, illettrisme : la loi de 1998 peut mieux faire, selon l’IGAS

En matière d’éducation et d’illettrisme, mais aussi d’accès à la culture ou aux vacances, "les actions développées au regard des objectifs fixés par la loi [de lutte contre les exclusions] sont d’importance très inégale, mais dans tous les cas, leurs résultats restent modestes", estime l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), dans un rapport encore à paraître.

Menée de novembre 2006 à mars 2007, par deux membres de l’IGAS et un représentant de l’Inspection générale de l’administration de l’Education nationale et de la recherche (IGAENR), cette mission d’évaluation répond à l’obligation, prévue dans la loi d’orientation du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions, de présenter un bilan de ce texte législatif, tous les deux ans, au Parlement.

Ce rapport de synthèse fait donc suite à trois précédentes enquêtes de l’IGAS (2000, 2002 et 2004). Il porte sur des domaines qui avaient, jusqu’à présent, constitué "des angles morts des précédents bilans", indiquent ses trois auteurs, qui se sont donc intéressés à la lutte contre l’illettrisme, au droit à l’éducation et à l’accès aux sports, aux loisirs, aux vacances et à la culture.
Les conditions de vie pèsent toujours sur la scolarité

Pour ce qui est des dispositions censées, dans la loi de 1998, favoriser la réussite scolaire des jeunes issus de milieux défavorisés, force est de constater que "les efforts de l’Education nationale pour rompre les
liens entre l’exclusion sociale et l’exclusion scolaire n’obtiennent pas encore des résultats suffisamment tangibles", relève ainsi ce rapport.

Déjà jugées "modestes" par la mission IGAS-IGAENR, et à part celles qui ont donné une base législative aux zones d’éducation prioritaire (ZEP) et réinstauré les bourses nationales des collèges, elles n’ont en effet été que "très partiellement appliquées, (...) faute d’instructions précises et d’un pilotage approprié".

Et les rapporteurs de citer, par exemple, le principe de non-discrimination des élèves en fonction des ressources des parents pour les activités périscolaires, en particulier les voyages, "diversement appliqué par les établissements", voire pas du tout suivi par les inspections d’académie. Les mesures éventuellement mises en oeuvre par l’Education nationale échouent donc à aplanir les inégalités, et les conditions de vie des enfants pauvres pèsent toujours "sur le déroulement de leur scolarité".

La mission IGAS-IGAENR préconise alors d’"accentuer le caractère discriminant de l’éducation prioritaire et son impact sur les résultats des élèves", ainsi que de redéfinir les priorités de la politique publique d’accompagnement à la scolarité, et enfin de mieux articuler les aides financières aux familles et de contrôler leur gestion.

La lutte contre l’illettrisme grande cause nationale ?

Le tableau n’est guère plus réjouissant en ce qui concerne la lutte contre l’illettrisme qui n’est toujours pas "devenue une priorité nationale", déplore le rapport.

Et pourtant, avec une population adulte en situation d’illettrisme estimée à 3,1 millions de personnes en 2006, le phénomène est jugé "préoccupant tant pour la société que pour les personnes concernées". Mais seul à se mobiliser contre cette situation, l’Etat agit "avec une organisation très perfectible et une conviction encore insuffisante", considère l’IGAS.

Créée en 2000, l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) a certes contribué à faire progresser la connaissance du problème et à réaliser un état des lieux des actions menées dans les régions en 2002 (il n’a jamais été actualisé depuis). Une attention renouvelée a aussi été portée à la prévention de l’illettrisme.

Mais "l’effort engagé par l’Etat n’apparaît cependant pas à la hauteur des enjeux, d’autant qu’il n’a pas eu d’effet d’entraînement" localement, insiste la mission, qui recommande donc de conforter les avancées en matière de prévention et de coordination des acteurs, d’améliorer la prise en charge des personnes, avec la création de postes d’orthophonistes et de plates-formes de bilan-diagnostic, et de soigner la communication autour de ce fléau.
La lutte contre l’illettrisme devrait donc, selon ses voeux, être déclarée grande cause nationale en 2008 ou 2009, et les pouvoirs publics devraient s’allier aux entreprises pour mettre en oeuvre "un plan volontariste de formations" à l’écrit.

Répondre à cet article