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Philippe Meirieu : « Arrêtons de totémiser le numérique ! » qui "ne résout des problèmes que pour ceux qui n’ont pas de problèmes" (Politis)

4 mai 2020

Philippe Meirieu : « Arrêtons de totémiser le numérique ! »

Professeur de pédagogie, Philippe Meirieu s’interroge sur l’école aujourd’hui dispensée à distance et les difficultés induites pour les élèves les moins favorisés. Avant les problèmes de la reprise future…

[...] Sait-on dans quelle mesure les inégalités se sont accrues ?

Jean-Michel Blanquer a évoqué un chiffre entre 5 % et 8 % d’élèves qui ont « décroché ». À ce jour, on a une idée imprécise du nombre d’élèves avec lesquels on a pu établir un contact par téléphone, via le numérique ou par la distribution de documents papier – qui n’a commencé qu’il y a deux semaines. Si mes informations sont exactes (à travers notamment un sondage de France Info auprès de seulement quelques lycées), la proportion d’élèves soit qui auraient complètement décroché, soit qui ne sont pas suivis régulièrement par les professeurs, soit qui n’ont rendu que quelques exercices ponctuellement s’élèverait autour de 40 % dans les lycées -professionnels, et au minimum à 20 % dans les autres établissements. Ce qui est loin d’être négligeable ! C’est pourquoi je dis qu’il faut arrêter de totémiser le numérique. En fait, cela ne résout des problèmes que pour ceux qui n’ont pas de problèmes, c’est-à-dire ceux qui ont déjà envie d’apprendre, qui sont déjà autonomes et qui ont un environnement familial favorable. Pour les autres, on n’entrera jamais en concurrence avec les jeux vidéo et les séries de Netflix !

Extrait de politis.fr d’avril 2020

 

Sur le compte Twiiter de Philippe Meirieu le 01.05.20 :

La transcription de mes propos durcit un peu les choses sur le numérique. Sur ce sujet, avec Stiegler, je continue à dire que le numérique est un pharmakon qui peut, selon l’usage, soigner ou tuer ! Promouvoir un numérique contributif ou individualiste, voilà l’enjeu !

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