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Groupes de niveau : entretien du Monde avec les économistes Yann Algan et Elise Huillery

18 décembre 2023

« Les groupes de niveau viennent percuter la motivation et l’estime de soi, et donc la réussite scolaire »
Les économistes Yann Algan et Elise Huillery estiment, dans un entretien au « Monde », que, pour faire face à l’hétérogénéité des niveaux, il faudrait investir davantage dans la formation des enseignants et dans les compétences sociales et comportementales des élèves.

Les économistes Yann Algan et Elise Huillery, respectivement professeur à HEC et à l’université Paris-Dauphine, et auteurs d’Economie du savoir-être (Les Presses de Sciences Po, 2022), travaillent sur l’impact des compétences sociales et comportementales sur la réussite scolaire. Ils reviennent, à l’aune de leurs recherches, sur les réformes annoncées par le ministre de l’éducation nationale.

[...] E. H. : Des groupes de niveau contreviennent à l’« état d’esprit de développement ». Tout va ensuite dépendre de la flexibilité mise en place. Si l’on tend vers des groupes de besoin très souples, quasi au jour le jour, comme le programme Teaching at the right level en Afrique, alors cette méthode peut porter ses fruits. Mais où Gabriel Attal va-t-il placer le curseur entre des groupes permanents et des modules quotidiens ? Cela demande de la formation des enseignants et des classes moins chargées.

[...] Y. A. : La France souffre d’un enseignement trop vertical, car les enseignants ne sont pas assez formés à la relation pédagogique, dans leurs études comme tout au long de leur carrière. C’est ce geste pédagogique qu’il faut interroger et renforcer. Comment accompagner les élèves ? Comment leur faire des retours ? Comment susciter la coopération ? Tout cela s’apprend. C’est ce que nous expérimentons dans les académies de Versailles et de Paris avec le programme Motiv’Action, dont nous pourrons mesurer les effets, d’ici à un an, et pour lequel nous avons formé près de 400 professeurs des écoles.

Extrait de lemonde.fr du 17.12.23

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