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Un dossier de 165 pages et une étude de VersLeHaut sur "Le sport, terrain d’éducation" pointent aussi des inégalités sociales

23 avril

Le sport, terrain d’éducation – ÉTUDE

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Télécharger la synthèse de l’étude “Le sport, terrain d’éducation”

Le sport, atout éducatif
Le sport n’est pas suffisamment mobilisé comme outil éducatif à l’école. La pratique sportive en dehors de l’école manque d’ambition éducative.

Ce double constat plaide pour une réflexion d’ensemble sur l’articulation entre éducation et pratiques sportives.

Parce qu’on apprend aussi par le corps et les émotions, parce que les pratiques sportives comportent une dimension ludique et malléable, elles ouvrent des perspectives éducatives qui dépassent largement le seul champ de la motricité ou de la lutte contre la sédentarité.

C’est un plaidoyer plus général pour une éducation «  en mouvement  », qui permet aux jeunes de s’engager, dans une activité et un groupe social, de s’épanouir, tout en répondant à des enjeux majeurs de santé physique et mentale.

Un véritable projet éducatif par le sport doit donc pouvoir s’appuyer sur une continuité des pratiques de la salle de classe au terrain municipal, de la cour d’école au club sportif.

« La pratique sportive n’est pas éducative en soi. » Gilles Veille Marchiset, Professeur des Universités à Strasbourg

Le sport, pas si automatique
Les deux-tiers des 11-17 ans dépassent les seuils sanitaires en matière de sédentarité et d’inactivité physique (ANSES).
Seulement 11 % des filles et 25 % des garçons de 11 ans pratiquent les 60 minutes d’activité physique quotidienne recommandées (OMS).

Des inégalités fortes
90% de l’espace des cours de récréation est occupé par 20% des élèves, en majorité des garçons (L’ARObE).
4% des licences sportives ont été délivrées dans les quartiers prioritaires de la ville, en 2019, alors que 8% de la population y résidait (INJEP).

Le potentiel éducatif du sport, quelques indices
Un quart des enfants de 10 ans sont sur un terrain de football les mercredis après-midi (Fondaction du Football).
Près de 6 professeurs d’EPS sur 10 sont professeurs principaux (DEPP). [...]

(page 156)
[...] Comme nous avons pu le voir au cours de cette étude, cet enjeu éducatif et sportif est d’autant plus prégnant pour les publics dont les inégalités sociales et économiques sont d’ores et déjà les plus prononcées ou pour qui le sport n’était pas inventé à l’origine.
Les publics les plus exclus de la pratique doivent pouvoir, au même titre que d’autres jeunes, accéder aux pratiques sportives. Il est temps d’assumer le fait que cet accès est un droit, comme le suggère l’article 31 de la convention internationale des droits de l’enfant180.

Appliquer ce droit tout au long de la vie des individus dépend en partie de la possibilité, pour l’ensemble des éducateurs, de se saisir de l’outil sportif dans toute sa potentialité éducative. Espérons que ces réflexions, à l’instar des nombreuses études qui les ont nourries, puissent tirer le fil de solutions d’ores et déjà mises en œuvre au quotidien à l’école, à la maison, dans les clubs et les
associations socio-sportives.
Cette voie est aussi celle que nous pouvons explorer pour sortir de la contradiction entre deux modèles éducatifs que nous cherchons à appliquer de manière simultanée. D’aucuns déplorent la fin de l’autorité, le manque de respect des institutions pédagogiques, de la hiérarchie ou encore la disparition de certains symboles.
Depuis mai 1968, il s’agit en même temps de lutter contre toute forme de répression et promouvoir l’égalité entre les individus, à l’école comme à la maison. Faut-il réaffirmer une inébranlable hiérarchie entre l’éducateur et l’enfant ou s’agit-il d’entériner l’égalité entre eux ? Chacun a-t-il voix au chapitre pour participer au vivre ensemble ou avons-nous besoin de reclarifier qui décide et qui obéit ? Face à la crise éducative, nous hésitons entre deux voies.
À croire qu’il serait impossible d’inventer une voie autre que la rigidité pyramidale napoléonienne ou le libéralisme éducatif à l’anglo-saxonne.
Les pratiques sportives ouvrent une brèche dans cette dualité. Entre la verticalité et l’horizontalité, la solution est sans doute diagonale. La corporéité et les pratiques sportives peuvent contribuer à réconcilier l’émotion et la raison, le corps et l’esprit, l’individu et le collectif. Elles sont l’une des
clefs pour permettre la présence à soi et aux autres. Ne s’agit-il pas là des alignements
dont nous avons besoin pour édifier l’éducation du XXIe siècle ?

Extrait de verslehaut.org du 16.04.24

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