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Une étude de la DRESS sur la santé des élèves de 3ème en 2003-2004 révèle les problèmes sanitaires des élèves de ZEP

9 mai 2007

Extrait de « Libération » du 09.05.07 : La santé des adolescents à lire dans la carte scolaire

D’après une étude, les élèves de ZEP souffrent davantage de surpoids et sont moins suivis médicalement.

Pour être en bonne santé, mieux vaut être riche et fréquenter un « bon » collège plutôt qu’être pauvre et aller dans un établissement classé ZEP (zone d’éducation prioritaire). C’est la conclusion tirée par un rapport officiel qui vient de paraître sur la santé des adolescents scolarisés en classe de troisième en 2003-2004. Selon les experts, des médecins et des infirmières, les élèves de ZEP ont plus de caries mal soignées, de problèmes visuels non corrigés et souffrent davantage d’obésité que leurs camarades des collèges de centre-ville, dont les parents sont plus aisés.

« Miroir »

« Le surpoids apparaît comme miroir des inégalités sociales, avec un effet loupe si on s’intéresse uniquement à l’obésité », écrit l’étude réalisée par des experts des ministères de la Santé et de l’Education (1). Près de 21 % des élèves scolarisés dans les collèges situés en ZEP sont en surpoids ou obèses, contre 16,1 % hors ZEP. A l’intérieur même des filières, on observe des différences : 16 % des élèves des filières générales sont touchés, contre 22,5 % des filières professionnelles et technologiques.

Si l’on prend en compte l’origine sociale des parents, l’impact est encore plus grand : 23,4 % des enfants d’ouvriers ¬ toujours parmi l’échantillon étudié des élèves de troisième ¬ sont atteints de surpoids, contre 9,8 % pour les enfants de cadres. Concernant l’obésité, l’inégalité est spectaculaire : 7,9 % des enfants d’ouvriers sont touchés, contre 1,4 % des autres. Les auteurs concluent à la prédominance des facteurs sociaux pour expliquer ces pathologies : la catégorie socioprofessionnelle du père notamment et la « géographie sociale », c’est-à-dire la scolarisation en ZEP.

Sur le plan dentaire, l’inégalité est aussi patente. En moyenne, les adolescents de troisième ont 1,6 carie. Mais plus de la moitié (52 %) d’entre eux n’ont aucune dent abîmée. Ce qui suppose que d’autres sont beaucoup moins bien suivis. Le rapport avec le lieu de scolarisation est très clair : plus de 10 % des élèves scolarisés en ZEP ont au moins deux dents cariées non soignées, contre à peine 4 % des élèves hors ZEP. Les enfants dont le père est ouvrier non qualifié ont un risque multiplié par huit d’avoir au moins deux dents cariées. En ZEP, 16,5 % des élèves portent un appareil dentaire, contre 28,8 % ailleurs. Par contre, les risques de problèmes dentaires sont les mêmes que les élèves soient scolarisés dans le public ou dans le privé.

Mauvais remboursement

Les experts ont également étudié les problèmes visuels, dans la mesure où ils peuvent influer sur les études. On constate les mêmes injustices. Le coût et le mauvais remboursement par la Sécurité sociale doivent peser lourd dans la décision des parents. Ainsi, les élèves de ZEP portent moins de lunettes ou de lentilles que leurs camarades scolarisés hors ZEP (24,2 % contre 28,9 %). Les experts ont de surcroît détecté des anomalies visuelles non dépistées chez les troisièmes de ZEP.

Véronique Soulé

(1) : http://www.sante.gouv.fr/ drees/etude-resultat/er573/ er573.pdf

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Extrait du site « VousNousIls », le 09.05.07 : Surpoids, suivi médical : inégalités sociales entre collégiens de 3ème

Les élèves de 3ème en Zone d’éducation prioritaire (ZEP) ou enfants d’ouvrier souffrent davantage de surpoids et d’obésité et sont moins bien suivis médicalement que les autres collégiens, selon une étude des ministères de l’Education et de la Santé.

Cette étude, révélée jeudi par Libération et dont l’AFP a eu copie, a porté sur "la santé des adolescents scolarisés en classe de troisième en 2003-2004".

Selon elle, alors que 16,7% des élèves de 3ème sont en surpoids en moyenne, ils sont 23,4% chez ceux dont le père est ouvrier non qualifié et 9,8% chez les enfants de cadres.

Concernant l’obésité, qui touche 4,3% des élèves en moyenne, l’écart varie de 1,4% chez les enfants de cadre à 7,9% chez ceux d’ouvrier. Les auteurs de l’étude estiment que "les facteurs socio-économiques apparaissent particulièrement discriminants" et que "ce sont les enfants d’ouvriers qui présentent le risque le plus élevé d’être en surcharge pondérale".

Des écarts moindres apparaissent quand les élèves sont scolarisés en ZEP ou suivent des filières technologiques et professionnelles, une population souvent en grande difficulté scolaire. C’est ainsi que 20,9% des élèves de 3ème en ZEP sont atteints de surpoids, contre 16,1% hors ZEP. La proportion est de 22,5% chez les élèves en sections technologiques et 16% dans la filière générale.
D’autres aspects de la santé révèlent les mêmes discriminations. "Plus de 10% des élèves scolarisés en ZEP ont au moins deux dents cariées non soignées contre à peine 4% des élèves hors ZEP", note l’étude. Ils sont 0,5% d’enfants de cadre à être dans ce cas et 8,5% d’enfants d’ouvrier.

L’étude relève également un "sous-équipement en lunettes" chez les élèves de ZEP (24,2% en portent contre 28,9% hors ZEP) qui "peut résulter d’une absence de dépistage individuel des troubles de la vision ou d’un renoncement à consulter pour des raisons financières".

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